État de situation | mise à jour du 27 novembre 2015:
Lors de l’Assemblée générale de l’AÉCS du 4 novembre dernier, les membres présent-e-s ont adopté un mandat de grève de six jours (5, 12, 13 novembre et 1, 2 et 3 décembre) comme moyen de pression pour dénoncer les coupures et diverses mesures d’austérité idéologique du gouvernement du Québec, qui procède à un démantèlement tranquille des services publics et des acquis de la société québécoise.
Ces mesures (coupures, tarifications, abolitions, etc.) dites de rigueur budgétaire (alors que des alternatives fiscales progressistes sont connues et réalisables pour équilibrer les finances publiques) dégradent la qualité et sapent l’accessibilité, l’universalité et le dynamisme des services publics (santé et services sociaux, éducation, CPE, programmes de soutien pour les personnes vulnérables, protection de l’environnement, soutien des jeunes, entrepreneuriat, etc.) et visent à terme à une plus grande privatisation des services (t’as de l’argent, tu peux te le payer; t’en a pas, sèche et crève). L’impact de ces coupures se fait sentir particulièrement au niveau des jeunes, des femmes, des personnes en difficulté et des personnes à faible revenu, selon une logique néolibérale de marchandisation et d’utilisateur-payeur, sans égard pour le revenu ou la condition des gens.
Pour le moment, les 1, 2 et 3 décembre sont des journées de grève telles que prévu en assemblée. Elles ont été démocratiquement votées et ce, comme des journées de grève indépendantes de celles des syndicats, attachées aucunement avec les manœuvres du Front commun (auquel appartiennent les syndicats du Cégep). Pour toute personne présente et attentive lors de l’assemblée, cela ne fait aucun doute puisqu’une proposition d’amendement visant justement à attacher les journées de grève étudiante avec celles des syndicats fut battue à forte majorité.
Rien à voir donc avec la négociation des conventions collectives des employé-e-s de l’État. Le fait que les jours étaient en même temps avait pour but de démontrer notre solidarité de principe, puisque les employé-e-s de l’État (qui sont au cœur des services publics) font aussi les frais de la vision néolibérale du gouvernement.
À prime abord, la décision du Front commun de reporter leurs jours de grève leur appartient et ça ne change rien pour le mandat adopté en assemblée par les membres de l’AÉCS (ce fut d’ailleurs, on le répète, discuté lors de ladite assemblée).
Ce qu’il faut prendre en considération :
1. Pourquoi une autre assemblée générale de grève.
L’assemblée de mardi matin découle quant à elle de la réception d’une pétition de plus de 3 % des membres, demandant la tenue d’une Assemblée générale de grève. On peut supposer que les signataires souhaitent faire le point et proposer de modifier le mandat initial du 4 novembre dernier pour un ajustement compte tenu de la situation qui a évoluée. Si c’est le cas, toute décision qui vise à renverser un mandat dûment et démocratiquement adopté par l’Assemblée générale doit être votée au deux tiers des membres présent-e-s.

Pour que l’assemblée ait lieu, il doit y avoir une levée de cours le matin même via du piquetage.
2. Si les membres de l’AÉCS sont en grève les 1, 2 et 3.
Si les membres de l’AÉCS sont en grève les 1, 2 et 3 décembre, la session se termine le 23 décembre, tel que l’a indiqué la direction du Cégep aux membres du personnel en date du 26 novembre :

« À tout le personnel,

En raison des perturbations dues aux grèves de cet automne, le conseil d’administration a adopté un calendrier scolaire 2015-2016 modifié lors de son assemblée d’hier soir. Ainsi, toute nouvelle journée de grève étudiante qui s’ajouterait cette session serait reprise les 22 et 23 décembre 2015 (horaire du mardi et du mercredi) afin que le minimum de 82 jours de la session soit assuré, conformément au Règlement sur le régime des études collégiales. Les activités pédagogiques (cours, évaluations, etc.) devraient alors être reprises et les plans de cours réaménagés en conséquence. Rappelons que la journée du 21 décembre avait déjà été ajoutée selon l’horaire du jeudi.
En ce qui a trait aux journées de grève déjà tenues par le personnel, il n’est pas prévu qu’elles soient reprises au calendrier scolaire pour l’instant, puisque les modalités administratives entourant les grèves de personnel sont différentes et que le Cégep dispose, pour l’instant, d’une session de plus de 82 jours.
Ce nouveau calendrier a été adopté en considérant les circonstances particulières de la session d’automne et l’importance de permettre des conditions favorables à la fois pour les étudiants, les étudiantes et pour l’organisation. Si d’autres événements venaient modifier à nouveau ce calendrier, un communiqué serait publié à cet effet.

Ce fait fut réitéré dans un article de La Tribune du 27 novembre 2015 par le directeur des études, M. Éric Gagné : « On a trois jours de coussin. Si les étudiants maintiennent les journées du 1er au 3 [décembre], on finirait le 23 ».
3. Si les syndicats du cégep font la grève le 9 décembre.
Quant à ce que les syndicats décident, c’est leur prérogative. Il y a eu dépôt d’un préavis de grève pour la journée du 9 décembre de leur part mais cela n’implique pas à priori de prolongement de la session en janvier puisque les grèves de personnel sont traitées différemment des grèves étudiantes et qu’un retour en janvier pour une seule journée ne fait aucun sens du point de vue pédagogique, surtout pour un cégep régional.
De plus, pour quiconque suit un peu l’actualité, il ne faut pas non plus exclure la possibilité que les dirigeant-e-s syndicaux du Front commun (qui ne va pas trop bien en passant) soient contraint-e-s de signer (au niveau sectoriel et salarial) pour éviter une loi spéciale et préserver leurs appuis. Le gouvernement œuvre d’ailleurs en ce sens à la table de négociation, afin de maintenir la pression dans le jeu de la négociation, n’en déplaise aux bases plus militantes du Front commun.
4. Stages
Veuillez également noter que pour la journée du 1er décembre, le message suivant a été acheminé aux membres du personnel par la Direction des études :
« À tout le personnel,
Considérant qu’il y a une probabilité importante que des lignes de piquetage d’étudiantes et d’étudiants forcent la levée des cours et mènent à la tenue d’une assemblée générale extraordinaire de grève mardi le 1er décembre, la direction du Cégep a pris la décision de suspendre les stages et l’enseignement clinique pour la durée de l’assemblée afin de permettre au plus grand nombre possible d’étudiantes et d’étudiants de participer à cette éventuelle assemblée. En ce qui concerne les autres activités pédagogiques, comme à l’habitude, veuillez consulter le site web du Cégep le matin même afin d’obtenir les informations pertinentes.
Pour les 2 et 3 décembre, quoi qu’il arrive, les stages sont maintenus. »

Pour toute questions ou de l’information additionnelle : venez nous voir au 2-21-110 ou contactez-nous!

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Mise à jour en date du 25 novembre 2015:

Chers membres de l’AÉCS. Veuillez prendre note que vous êtes toutes et tous convié-e-s à une Assemblée générale extraordinaire de grève le mardi 1er décembre 2015 à 8 h 30 au Centre d’activité physique. Cette assemblée est organisée suite au dépôt d’une pétition en ce sens, tel que le prévoit les Règlements généraux de l’AÉCS (Article 3.9.1).

Veuillez noter que le matin même, en conformité avec le mandat de grève adopté lors de l’assemblée du 4 novembre dernier, du piquetage est organisé dès 7 h 00 afin de faire lever les cours et, conséquemment, de permettre la tenue de l’assemblée.
Pour toute question, veuillez vous présenter au local principal de l’AÉCS (2-21-110) ou entrer en contact avec nous.

 

 

 

 

Résultats de l’AG du 4 novembre:

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

L’AÉCS en grève pour 6 jours: 5, 12 et 13 novembre ainsi que 1, 2 et 3 décembre. Les stages sont maintenus le 5 novembre, mais pas les autres journées.

Du piquetage sera organisé pour chaque jour de grève. Rendez-vous devant le pavillon 5 dès 7h00! Si le piquetage n’est pas significatif, les cours ne seront pas levés.

Notez que selon les débats et les votes qui ont été pris, il est clair que les 6 jours sont des jours de grève pour dénoncer la situation actuelle (austérité et coupures dans les services publics); même si les profs et les autres membres du Front Commun ne sont plus en grève, les journées de grève votées par les étudiantes et étudiants restent en vigueur.

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Voici la proposition qui a été adoptée durant l’Assemblée de grève qui s’est déroulée le 4 novembre 2015 de 11h55 à 14h31. L’assemblée a été levée à 14h31 et les membres ont voté secrètement. Une plage horaire de levée des cours a été aménagée de 11h30 à 14h30.

Considérant que le gouvernement, au nom de l’assainissement des finances publiques, mène une offensive tout azimut envers l’accessibilité des services publics tout en remettant en question les acquis et les droits syndicaux fondamentaux ;

Considérant que la lutte contre l’austérité est poursuivie activement depuis 3 ans dans le milieu étudiant, syndical et communautaire;

Considérant que l’escalade des moyens de pression qui est en action depuis ces 3 dernières années doit se poursuivre afin d’espérer un résultat;

Considérant que la journée du 5 novembre et que la semaine du 1er décembre sont des journées ciblées pour une mobilisation sociale et qu’être en grève ces journées permettraient d’avoir un plus grand impact et de participer aux activités nationales et locales prévues;

Considérant que la grève professorale inclut déjà les 12 et 13 novembre ainsi que les 1er, 2 et 3 décembre;

Il est proposé:

Que les membres de l’Association étudiante du Cégep de Sherbrooke (AECS) soient en grève le 5 novembre, les 12 et 13 novembre ainsi que les 1er, 2 et 3 décembre;

Que les stages soient exclus de la grève pour la journée du 5 novembre;

Que du piquetage soit organisé tous les matins à partir de 7h00 afin que la direction du Cégep reconnaisse la grève et que les cours soient levés.

Voici les résultats:

Pour: 441
Contre: 216
Annulations: 3

La Direction du Cégep fera connaitre les modalités de levée des cours demain matin suite au constat sur les lignes de piquetage.