La sécurité alimentaire ne concerne pas seulement le sentiment de satiété, il est aussi question d’une situation où l’accès à la nourriture est suffisant pour ne pas avoir le sentiment de privation et d’absence de choix. Il a été noté que l’exclusion sociale, l’impuissance et la honte sont ressenties par les personnes en situation d’insécurité alimentaire, compliquant le rapport à l’alimentation et à l’autre. La dernière fois qu’on a vu une aussi forte augmentation de la facture d’épicerie, c’était en 1981. En juillet 2022, l’indice du prix à la consommation (IPC) est à la hausse de 9,6% par rapport à l’an dernier, à pareille date.
– Données de Statistique Canada
Les différentes composantes de sécurité alimentaire
- Chacun a, à tout moment, les moyens tant physiques qu’économiques d’accéder à une alimentation suffisante pour mener une vie active et saine.
- L’aptitude de chacun à acquérir des aliments est garantie.
- L’accès à une information simple, fiable et objective qui permet de faire des choix éclairés est assuré.
- Les aliments proprement dits sont satisfaisants sur le plan nutritionnel et acceptables sur le plan personnel et culturel.
- Les aliments sont obtenus d’une manière qui respecte la dignité humaine.
- La consommation et la production d’aliments reposent sur des valeurs sociales à la fois justes, équitables et morales.
- Les aliments sont produits et distribués d’une manière respectueuse d’un système agroalimentaire durable.
– Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS)
« Le concept de sécurité alimentaire peut se définir comme un état selon lequel un individu a accès en tout temps, dans la dignité, à suffisamment d’aliments pour qu’il puisse mener une vie saine et active. Ce concept ne concerne pas seulement la satisfaction des besoins mais inclut le concept d’autonomie alimentaire. Il y a insécurité alimentaire lorsque la disponibilité d’aliments sains et nutritionnellement adéquats, ou la capacité d’acquérir des aliments personnellement satisfaisants par des moyens socialement acceptables, est limitée ou incertaine. »
– Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)
« Le coût minimum, par jour, d’un régime nutritif basé sur une liste d’achats hebdomadaires pour une famille de quatre a augmenté de plus de 50 % depuis 2006. »
L’organisme Dispensaire diététique de Montréal, publiait en mai 2021, le coût du panier à provisions nutritif pour une personnes entre 14 et 30 ans est de 8,62$ à 10,55$.
Pour une partie de la communauté étudiante ; se vêtir, se loger, s’éduquer et se nourrir n’est pas anxiogène. Parfois, les parents s’en occupent bien souvent, partiellement ou totalement. Ce 9,6% d’augmentation de l’IPC ne semble pas si pire, mais c’est en considérant l’ensemble des augmentations des dépenses non répressibles, comme le loyer.
En 2014, le CIUSSS de l’Estrie CHUS indiquait dans une publication que 87% de la population rurale vit à plus de 1000 mètres d’une épicerie. Dans Sherbrooke, c’est 70% de la population qui vit cette situation, malgré les 162 commerces d’alimentation répertorié sur le territoire administratif de l’Estrie.
Dans une analyse publiée par l’INSPQ en 2013, sur l’accessibilité géographique aux commerces alimentaires au Québec, il est démontré que 45,5% de la population vit dans des secteurs où la disponibilité de fruits et légumes frais est faible. En Estrie, la majorité de la population réside plus près d’un dépanneur que d’une épicerie, qui est bien souvent la seule. Cette réalité ne permet pas d’avoir accès à l’éventail de rabais et de promotions qui rend plus accessible une alimentation saine. Ce qui implique, inévitablement, d’autres frais lié au transport jusqu’à une épicerie ou un dépanneur.
« La littératie alimentaire inclut les compétences et pratiques alimentaires apprises et utilisées tout au long de la vie pour se débrouiller dans un environnement alimentaire complexe. Ce concept prend aussi en compte les facteurs d’ordre social, culturel, économique et physique liés à l’alimentation. » – Statistique
Ce savoir touche plusieurs types, la façon d’apprêter et cuisiner les aliments, comprendre la pertinence des macronutriments et des micronutriments, savoir lire les étiquettes nutritionnelles, être capable de reconnaître lorsqu’un fruit ou un légume est à maturité et prêt à manger.
Il faut savoir planifier son budget et le respecter une fois à l’épicerie, savoir planifier ses repas pour éviter le gaspillage alimentaire, savoir évaluer ce qu’est une portion, savoir se procurer une variété d’aliments qui couvriront les besoins nutritionnels, selon le niveau d’activité physique et les conditions biologiques uniques à chacun. Tout ça dans le respect des préférences alimentaires et des valeurs des individus.
Voici quelques organismes et ressources pour soutenir les temps plus difficile.
Service d’aide psychosociale
Banque alimentaire de l’AÉCS
Moisson Estrie
La Grande Table
La Chaudronnée
Blé d’or Cuisine Collective
Frigo Communautaire Free-go (4 endroits) :