Vous avez sûrement déjà entendu une déclaration de territoire en début de rencontre ou d’assemblée, ce rituel de reconnaissance prend place lors de l’ouverture de cours, réunions, conférences, coloques ou présentations. Bien que cette déclaration semble être généralisée au sein des procédures des diverses instances, il débute à une prise de conscience collective des effets de la colonisation sur celleux qui habitaient et habitent toujours le territoire. Si tu n’es pas certain.e de comprendre ce qu’est une reconnaissance territoriale en voici deux exemples :


«Kwé, Kwei, Kuei, Kwai, Shé:kon, Wachiyeh, Wachiya, Ullaakkut, Bonjour, Hello!

Vous êtes présentement en possession de l’agenda 2022- 2023 du Cégep de Sherbrooke. Le Cégep possède les terrains sur lesquels se trouve son établissement. Il possède aussi un certain nombre de droits qui sont liés à son titre de propriété. Il peut vous demander de payer votre stationnement. Il peut vous interdire de fumer, de camper, de partir un feu ou de chasser sur ses terres. Le Cégep a acquis ses terrains de la congrégation des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus, qui les ont acquis de l’hôpital protestant de Sherbrooke, le Sherbrooke Hospital, qui les a acquis de la famille loyaliste Terrill (qui a donné son nom à la rue Terrill), qui les a obtenu en concession de la part du Roi d’Angleterre. Le Roi d’Angleterre, lui, a battu le Roi de France et a décidé que cette région, qui était une zone tampon entre la colonie de la vallée du St-Laurent et celles de la Nouvelle-Angleterre lui appartenait et qu’il pouvait octroyer ces terres non-colonisées aux colons. Pourtant, il y avait des gens qui habitaient cette région. Ils fumaient, campaient, partaient des feux et chassaient là où vous êtes en ce moment, sans demander la permission à personne, et sans empêcher personne de le faire. Ils ont été graduellement exclus de cet espace.

Saluons la confédération W8banaki et tous les peuples qui ont, pendant des milliers d’années, utilisé ce site pour fumer, camper, partir un feu et chasser. On est ici près des grandes fourches : Kchi Nikitawtegwak, aux confluents de l’Alsig8ntegw et de la Pskasawantegw, dans le territoire du Ndakina.

De la part de votre association étudiante du cégep de Sherbrooke, bienvenue […] »


Cette déclaration est basée sur le mot d’ouverture de Mathieu Poulin-Lamarre lors du documentaire Nipawistamasowin : nous nous lèverons de Tasha Hubbard, une cinéaste nehiyaw de la Saskatchewan.

 « Nous tenons [Je tiens] d’abord à souligner que les terres sur lesquelles nous sommes rassemblés font partie du territoire traditionnel non cédé de la Confédération des Abénakis et des Wabanakis. »

Déclaration de l’Université Bishop’s tirée de l’outil de reconnaissance territoriale en contexte universitaire québécois fait par le Réseau interuniversitaire québécois en équité, diversité et inclusion (RIQEDI).

L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) explique à ce propos en quoi la reconnaissance territoriale s’inscrit dans un vivre ensemble qui reconnaît son histoire ;

« La reconnaissance du territoire est certes fort souhaitable, mais elle n’est cependant que l’amorce de la démarche à mener pour cultiver de solides relations avec les Premières Nations du Canada. La reconnaissance du territoire et des Premières Nations s’inscrit dans le contexte global des efforts réels et continus déployés pour développer une véritable compréhension de l’enjeu et éradiquer les séquelles du colonialisme. La reconnaissance du territoire ne devrait pas être simplement une déclaration faite pour la forme avant que l’on passe aux « vraies affaires » de l’assemblée; elle doit être considérée comme une composante essentielle de l’assemblée. »


Les démarches à initier, pour l’établissement de relations significatives avec les communautés autochtones, sont multiples. Par exemple l’autochtonisation, recadrer la production de connaissances et la transmission de celles-ci d’un point de vue autochtone, des changements significatifs et substantiels, au fil du temps, des rapports entre personnes non-autochtones et personnes autochtones. La sécurisation culturelle : « […] un outil de justice sociale et un moteur de changement social, une démarche de sécurisation culturelle consiste à prendre conscience des rapports de pouvoir inégalitaires qui se manifestent envers les Autochtones aux niveaux individuel, familial, communautaire et social et à les contester. ».

Les pistes de solution existent en grand nombre, elles sont proposées, demandées et rappelées. Des expert.es, des commissions et surtout les communautés autochtones se sont prononcées pour solliciter des efforts concrets et significatifs dans l’émancipation de toustes par le mécanismes de décolonisation.

Au cégep, on a un comité WANASKA, il est possible d’aller voir le comité au local de l’AÉCS (6-22-131), d’écrire à Mathieu Poulin-Lamarre, enseignant, ou de communiquer avec le comité au wanaska@aecs.info.

L’AÉCS s’est mandaté sur cet enjeux comme suit :

  • Que l’AÉCS lutte contre le racisme, le patriarcat, le colonialisme et l’impérialisme;
  • Que l’AÉCS soit solidaire des luttes autochtones et des luttes pour l’autodétermination autochtone ainsi qu’aux luttes de décolonisation du territoire;
  • Que l’AÉCS favorise la création d’un comité permanent avec et pour la communauté autochtone du Cégep de Sherbrooke;
  • Que l’AÉCS s’engage à travailler de concert avec les personnes autochtones pour lutter contre la discrimination et leur exclusion et en considérant que les femmes autochtones et les personnes bispirituelles se trouvent à la croisée des oppressions et subissent de la discrimination, de l’exclusion et de la violence;
  • Que l’AÉCS se penche sur la rédaction d’un libellé de reconnaissance territoriale et que l’AECS organise un moment de discussion-réflexion pour que d’autres membres intéressé.es puissent participer à la rédaction du libellé;
  • Que l’AÉCS lutte pour ajouter les journées commémoratives du 30 septembre et du 4 octobre dans l’agenda. (2021)

LEXIQUE D’APPELLATIONS DES COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES

Noms officiels

  • Anicinape(k) / Anishinaabe(g) – Algonquins
  • Atikamekw Nehirowisiw(ok) – Attikameks
  • Eeyou / Eenou – Cris
  • Huron(s)-Wendat – Hurons-Wendats
  • Innu(at) / Ilnu(atsh) – Innus (Montagnais)
  • Kanien’kéha(:ka) – Mohawks
  • Mi’kmaw (Mi’kmaq) / L’nu (L’nuk) – Micmacs
  • Naskapi – Naskapis
  • W8banaki(ak) – Abénaquis
  • Wolastoqiyik Wahsipekuk – Malécites
  • Nunavimiuq (Nunavimiut) / Inuk (Inuit) – Inuits

Famille Linguistique Algonquienne

  1. Abénakis 
    1. Odanak 
    2. Premières Nations des Abénakis de Wôlinak
  2. Algonquins 
    1. Kebaowek First Nation
    2. Wolf Lake
    3. la Communauté anicinape de Kiticisakik
    4. Kitigan Zibi Anishinabeg
    5. La nation Anishnabe du Lac-Simon
    6. Conseil de la Première Nation Abitibiwinni
    7. Algonquins of Barriere Lake
    8. Timiskaming FiRST Nation
    9. Long Point First Nation
  3. Atikamekw 
    1. Conseil des Atikamekw de Wemotaci
    2. Atikamekw de Manawan
    3. Bande des Atikamekw d’Opitciwan
    4. Conseil des Atikamekw de Wemotaci
  4. Cris 
    1. La Nation Crie d’Eastmain
    2. La Nation Cris de Mistissini
    3. La Nation Crie de Nemaska
    4. Oujé-Bougoumou Cree Nation
    5. Les Cris de la Première Nation de Waskaganish
    6. Waswanipi
    7. La Nation Crie de Wemindji 
    8. La Première Nation de Whapmagoostui
  5. Innus
    1. Bande des Innus de Pessamit
    2. Bande Innue Essipit
    3. Montagnais de Unamen Shipu 
    4. Première Nation des Pekuakamiulnuatsh
    5. Bande de la Nation Innu Matimekush-Lac John
    6. Bande des Innus de Ekuanitshit
    7. Première Nation des Innus de Nutashkuan
    8. Bande des Montagnais de Pakua Shipi
    9.  Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam
  6. Malécites
    1. Première Nation Wolastoqiyik (Malécite) Washipekuk
  7. Micmacs 
    1. La Nation Micmac de Gespeg 
    2. Micmacs of Gesgapegiag
    3. Listuguj Mi’gmaq Government
  8. Naskapis 
    1. Nation Naskapi de Kawawachikamach

Famille linguistique Iroquoienne 

  • Hurons-Wendat
    • Nation Huronne Wendat 
  • Mohawks
    • Mohawks of Kanhawa:ke / Mohawks of Kanesatake (Doncaster)
    • Mohawks of Kanhawa:ke (Kahnawake)
    • Mohawks of Kanesatake (Kanesatake)

Famille linguistique Eskimo-Aléoute

  • Inuits 
    • Akulivik
    • Aupaluk
    • Chisasibi
    • Inukjuak
    • Ivujivik
    • Kangiqsualujjuaq
    • Kangiqsujuaq
    • Kangirsuk
    • Killiniq
    • Kuujjuaq
    • Kuujjuarapik 
    • Puvirnituq
    • Quaqtaq
    • Salluit
    • Tasiujaq
    • Umiujaq