Personnes racisées

Cette page a été réalisée pendant l’été 2020 par une étudiante racisée et queer graduée en Techniques de travail social en mai 2020. Dembah Tombor a aussi été sur le conseil exécutif et a monté plusieurs formations sur l’intervention auprès des personnes racisées en Techniques de Travail social en 2019 et en 2020 et une édition de la Semaine de l’histoire des noirs.es au Cégep avec le service d’animation socioculturelle. Militante depuis 2012, elle travaille présentement dans son domaine à Sherbrooke et complète un BAC multidisciplinaire à l’Université Laval en plus de continuer à offrir des formations et des ateliers d’information pour lutter contre le racisme systémique.

La société prend de plus en plus conscience des enjeux vécus par les personnes non-blanches. Ce processus se produit également au sein de la communauté étudiante du Cégep de Sherbrooke. Depuis plusieurs années, l’AÉCS milite et éduque de plus en plus ses membres et le personnel sur les enjeux vécus par ces personnes.

Le racisme au Cégep de Sherbrooke

Au moment de publier cette page, en août 2020, le Cégep de Sherbrooke n’a ni politique, ni règlement, ni directive, ni procédure, ni de personne spécifiquement désignée pour intervenir en cas d’enjeux racistes. Au fil des ans, on observe parfois l’apparition d’une Semaine d’actions contre le racisme, somme toute limitée malgré ses bonnes intentions.

Malheureusement, en dehors de cette initiative, le Cégep n’a pas mis de l’avant d’actions et demeure bien silencieux pour contrer le racisme et mieux former son personnel. Ce manque d’initiative affecte beaucoup les membres racisé·es de la communauté collégiale et le personnel (qui, parfois, enseigne des stéréotypes ou agit en fonction de ses propres biais racistes). 

L’AÉCS s’allie à des étudiant·es racisé·es

Lors de son assemblée générale annuelle de la session d’automne 2019, l’AÉCS adopte, dans son plan d’action, le point suivant :

Les enjeux vécus par les personnes issues des minorités ethniques

Il est proposé que l’AÉCS fasse pression auprès du Cégep afin que celui-ci actualise la matière vue en classe concernant les enjeux vécus par les personnes issues des minorités ethniques le plus rapidement possible.

En concordance avec cette résolution, et en partenariat avec une étudiante racisée et l’Animation socioculturelle, elle organise une Semaine de l’histoire des noir·es en février 2020. 

Pendant la session d’automne 2020, l’AÉCS aide et soutient aussi la même étudiante racisée (Dembah Tombor) à monter une formation sur l’intervention interculturelle pour des étudiant·es en travail social. Cette formation sera aussi le moment pour la permanence de l’AÉCS de se former pour mieux intervenir en tant qu’allié·es des personnes subissant du racisme.

L’automne 2020 sera également l’occasion pour l’AÉCS de mettre sur pied le comité Contre le racisme. Le but du comité est d’offrir un safe space inclusif aux personnes racisées et un espace pour qu’iels puissent se mobiliser. 

Personnes ressources alliées au Cégep

Myriam Pelletier-Gilbert
Association étudiante du Cégep de Sherbrooke
Courriel: myriampelletiergilbert@gmail.com

Local safe-space Le Havre

Le Havre est un local safe-space (terme anglais voulant dire « espace sécuritaire ») dans lequel les propos transphobes, homophobes, sexistes, racistes, capacitistes et discriminatoires ne sont pas tolérés. C’est un lieu où tout le monde peut se détendre sans peur d’inconfort ou d’insécurité à cause de l’identité de genre, de l’orientation sexuelle, de l’ethnicité ou de la religion et dans lequel le respect et la dignité de tout le monde sont primordiaux.

Local 2-21-111.

Organismes et soutien à l’extérieur du Cégep

FCCE
La Fédération des communautés culturelles de l’Estrie

SANC
Le Service d’aide aux néo-canadiens·ennes

SAFRIE
Service d’aide aux familles immigrantes et réfugiées en Estrie

RIFE
Rencontres interculturelles des familles de l’Estrie

Le Centre pour femmes immigrantes
Le Centre pour femmes immigrantes de Sherbrooke

  • 942, rue Belvédère Sud, Sherbrooke, (QC), J1H 4C3
  • https://boussolejuridique.ca/ressource/centre-pour-femmes-immigrantes-de-sherbrooke/
  • Adresse courriel : cfimmig@cooptel.qc.ca

COMMISSION DES DROITS DE LA PERSONNE ET DES DROITS DE LA JEUNESSE
1-800-361-6477
www.cdpdj.qc.ca

Documents importants pour s’informer et intervenir avec les personnes racisées au Cégep

La liste suivante de documents est aussi disponible sous l’onglet Racisme dans le data de l’AÉCS. Si vous souhaitez recevoir une formation sur les enjeux que vivent les personnes racisées, comment intervenir avec elles et comment aider en tant qu’allié·e, n’hésitez pas à contacter l’AÉCS!

Liste de documents à consulter

  1. Intervention dans le contexte collégial 
  2. Politique gouvernementale de lutte contre le racisme et la discrimination 
  3. Rapport du comité interculturalité de la FNEEQ sur les difficultés au travail des groupes racisés. 
  4. Document d’information sur le racisme systémique de la Ligue des droits et libertés
  5. Liste de documents sur la discrimination et le racisme de l’Office de Consultation publique de Montréal
  6. Consultation publique sur la discrimination et le racisme (2017) au Québec de la Commission des droits de la personne
  7. Document sur l’intervention féministe intersectionnelle de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes 
  8. L’approche intersectionnelle ; origines, fondements théoriques et apport à l’intervention féministe 
  9. La culture de la suprématie blanche dans nos organisations, du Centre des organismes communautaires 
  10. Le «problème» des femmes racisées dans le milieu de travail, du Centre des organismes communautaires 
  11. Le racisme systémique….Parlons-en! de la Ligue des droits et libertés 
  12. Rapport sur le profilage racial du SPVM (version longue)
  13. Rapport sur le profilage racial du SPVM (version courte)
  14. Vérités et conséquences sur le racisme d’Urbania 
  15. Qu’est-ce que le racisme systémique, d’Institut de recherche et de l’information socioéconomique
  16. L’anti-racisme dans le milieu communautaire 
  17.  Cartographie de l’extrême droite de Montréal anti fasciste  

Le langage inclusif… en bref! (avertissement : contient des exemples de termes oppressifs)

Si vous n’êtes pas opprimé·e face à une réalité (personnes LGBTQIA+ et non-blanches, par exemple) et que vous voulez utiliser un mot tabou, vous pouvez référer aux expressions « le n-word » (au lieu de dire nègre, négros, négresse, nigga, nigger) ou « le f-word » (au lieu de dire faggot, qui est une insulte anti-LGBTQIA+ de la même gravité que des expressions comme fif ou tapette). 

Si vous référez un texte juridique, citez un document littéraire ou présentez un document visuel qui inclut des mots, des événements ou un sujet qui pourraient potentiellement offenser votre auditoire, n’hésitez pas à le nommer au début et soyez prêt·es à offrir du soutien aux personnes qui pourraient être affectées. 

Les personnes noires vont souvent utiliser le n-word dans leur vie (et dans leur musique), car c’est une façon pour elles de reprendre du pouvoir et du contrôle sur un mot qui est chargé d’oppression passée (l’esclavagisme et la colonisation du continent africain ont commencé il y a plus de 400 ans) et présente (nous vivons toujours dans une époque de racisme (systémique) où être un·e n-word vient encore avec des difficultés et un fardeau psychosocial lourd à gérer). De façon similaire, le terme « queer », en anglais, est originalement une insulte que des membres des communautés LGBTQI2SNBA+ se sont réappropriée. 

Définitions importantes

Puisque cela prend généralement un certain temps avant que la société définisse et s’adapte aux nouvelles réalités, les termes qui sont présentés par la suite sont souvent des traductions anglaises (et ses expressions aussi plus reconnues dans les endroits où la langue anglaise est prédominante), mais les principes qu’ils dépeignent sont actuels et présents dans la société québécoise. 

 

Le gaslighting 

Définition:  Le gaslighting est une technique par laquelle une personne ou un groupe sectaire par exemple, cherche à avoir davantage de pouvoir. Pour cela, la personne qui gaslight choisit une victime et la manipule dans un premier temps afin de la faire douter de sa réalité. Et cela marche bien mieux que ce qu’on pourrait penser. Tout le monde est susceptible de faire du gaslighting. C’est une technique courante chez les manipulateur·ices, les gourous, les pervers narcissiques, en somme tout ceux qui veulent créer un culte de leur personne. Pour s’en protéger, il est important d’en connaître les tactiques. (Psychologue.net

Les signes du gaslighting – Une personne peut être en train de vous gaslighter si elle: 

  • dit des mensonges éhontés;
  • nie avoir dit quelque chose, même si vous en avez la preuve;
  • utilise ce qui vous est proche et cher comme moyen pour vous atteindre;
  • vous a à l’usure ou si ses actions ne suivent pas ses paroles;
  • s’engage dans le renforcement positif pour vous troubler;
  • génère de la confusion pour affaiblir ou fragiliser les gens;
  • essaye de monter les autres personnes contre vous, de dire aux autres que vous perdez la tête;
  • vous dit que tous les autres mentent. (Psychologue.net)

Exemples: Autre que dans une relation de couple abusive, le gaslighting arrive souvent dans les milieux où les personnes blanches ont un rôle dominant d’importance plus ou moins grande. Prenons l’exemple d’un groupe d’ami·e·s où il y a une seule personne noire. Si cette dernière est victime de racisme en leur présence, que ça soit de la part d’inconnu·es ou des personnes qui forment le groupe, elle vit une forme de gaslighting si elle se sent forcée d’avoir une certaine réaction pour garder son statut dans le groupe. Elle pourrait se sentir poussée à pardonner la personne, à agir comme si ça ne l’avait pas atteinte ou encore à diminuer la portée des gestes, pour ne pas rendre les autres inconfortables. Le gaslighting se produit lorsqu’une personne est amenée à questionner la légitimité de ses propres sentiments, de ses perceptions et/ou de ses souvenirs.

 

La taxe émotionnelle

Définition : La taxe émotionnelle (aussi appelée travail émotionnel ou emotional labour) fait référence aux efforts déployés par une personne pour afficher les émotions que lui dictent le contexte, plutôt que celles qu’elle éprouve réellement. (Baril, 2009)

Exemple :  Une personne handicapée se rend compte qu’elle passe 5 heures par semaine non rémunérées à faire de l’éducation populaire sur son handicap dans l’organisme où elle est bénévole. 

 

Le tokenism

Définition: Le tokenism (expression anglaise où le mot token désigne une chose/un objet qui sert à représenter de manière visible et tangible un fait, une qualité, un sentiment, etc.) est la politique ou la pratique consistant à faire un geste superficiel pour l’inclusion des membres des groupes minoritaires. Cet effort symbolique est généralement destiné à créer une apparence d’inclusivité et à détourner les accusations de discrimination. 

Exemple: Justin Trudeau et son gouvernement sont très engagés dans la lutte aux changements climatiques, car le Premier Ministre est présent à toutes les grandes manifestations pour l’environnement. 

 

Appropriation culturelle

Définition: Utilisation, par une personne ou un groupe de personnes, d’éléments culturels appartenant à une autre culture, généralement minoritaire, d’une manière qui est jugée offensante, abusive ou inappropriée. Note : L’élément culturel n’est habituellement pas adopté de façon permanente par la personne ou le groupe de personnes qui l’utilise. (Source: Office québécois de la langue française).

Exemples: Une femme blanche qui porte une coiffe autochtone. Le blackfishing. Une pièce de théâtre faite au Québec par des artistes majoritairement blancs décrit en chansons la réalité des personnes noires pendant la période de l’esclavagisme. (La pièce se nomme SLAV et elle avait été créée par Robert Lepage et Betty Bonifassi en 2018, il y a eu une grosse polémique qui a fait en sorte que plusieurs représentations ont été annulées). 

 

Appréciation culturelle

Définition:  L’appréciation sous-entend qu’il y a un échange égalitaire de pouvoir et de culture qui est reconnu par les deux parties et fait dans le respect. La ligne est très fine entre la célébration de quelque chose et sa marchandisation. L’appropriation culturelle advient quand une histoire ou un mode de vie est réduit à une esthétique. (Source: Vice)

Il est donc possible d’apprécier une culture sans se l’approprier. 

Exemples: Un jeune homme blanc souhaite se déguiser en Barack Obama pour l’Halloween, il le fait sans rendre son teint foncé ni en mimiquant des stéréotypes associés aux personnes noires. Une femme blanche fait un voyage à Hawaï et elle décide de suivre un cours de Hula (danse traditionnelle). Une personne africaine prépare des mets traditionnels pour ses amis·es blancs·ches et leur donne les recettes.  

 

Le safe space

Définition: Lieux exempts d’oppression et de jugement entre les membres d’une communauté. Ils servent à discuter et à débattre « sans alimenter les oppresseurs ou les groupes dominants » et permettent aux personnes oppressées de pouvoir échanger avec des personnes qui vivent les mêmes réalités afin de contrer le sentiment d’isolement. Il n’est pas question de censurer des idées qui ne nous plaisent pas, mais de bannir des paroles violentes qui ont des impacts concrets sur les individus (Source; Levasseur, Julie, UQAM)

Exemples : Les CALACS et tout organisme non mixte. Un organisme qui a pour mission de s’assurer que les personnes handicapées soient le plus autonomes et logées de manière adaptée (Handi-Capable).